Au nord- en el norte – de Madrid (1/2)

Quand on va en voiture à Madrid depuis le nord, on traverse le pays basque, entre les vertes montagnes pyrénéennes. Après le petite ville de Pancorbo qui marque la fin géologique des pyrénées, l’horizon s’ouvre d’un seul coup : c’est la Vieille Castille qui s’annonce. Elle apparaît unie en été par une couleur jaunissante, nostalgie luminiscente du vert.

Cuando se va a Madrid desde el norte, se cruza el país vasco entre montañas pirenáicas verdes. Después de la localidad de Pancorbo que marca el final geológico de los Pirineos, se anuncia Castilla la Vieja. Aparece  unificada en verano por un color amarillento, nostalgia luminiscente de lo verde.

Comme dans certains tableaux, par exemple de certains impressionnistes, qui offrent un fond uni sur lequel les artistes peuvent peindre une multitude de couleurs tout en gardant l’unité de l’ensemble.

Como en algunos cuadros, por ejemplo de algunos impresionistas, que ofrecen un fondo liso en el cual los artistas pueden pintar una multitud de colores y conservan la unidad del conjunto.

Cette couleur de base, à des degrés divers, se retrouve aussi autour de Madrid.

Este color de base, de una forma u otra, se encuentra en las afueras de Madrid.

Sur ce fond de soleil végétal sont placés une montagne, une rivière, des arbres éparpillés, un bois, des fleurs, un village…

Sobre este fondo de sol vegetal se colocan un monte, un río, árboles dispersos, un bosque, flores, un pueblo…

norte2Cette couleur habituelle était exceptionnellement teintée de vert parce qu’il a beaucoup plu cette année (réchauffement climatique : jusque là tout va bien ?).

Este color habitual se teñía excepcionalmente de verde porque ha llovido mucho este año (calentamiento global : ¿hasta aquí, todo bien?)

Les noms des villages dans la Vieille Castille me rappellent les noms des indiens dans les westerns un peu racistes (« Cheval Fou », « Taureau Assis », etc.): ils sont transparents et évoquent des réalités bien concrètes. Ici les noms de village sont pareils, d’origines géographiques ou paysannes : Otero de los Arrieros (Colline des Laboureurs), Navas de Ríofrío (Cuvette de la Rivière Froide), Río Peces (Rivière aux Poissons), Cabanillas de la Sierra (Cabanes de la Montagne), Moralzarzal (Murier Roncier), etc.

Los nombres de los pueblos en Castilla la Vieja me recuerdan los nombres indios en esas películas de vaqueros del oeste lejano un poco racistas (« Caballo Loco », « Toro Sentado », etc.):son transparentes y evocan una realidad muy concreta. Aquí los nombres son iguales, de origen geográfico o campesino : Otero de los Arrieros, Navas de Ríofrío, Río Peces, Cabanillas de la Sierra, Moralzarza.

Et l’inusable Patones « de Abajo » (d’en bas) et…

Y el inoxidable Patones « de Abajo » y…

norte3Patones « de arriba » (d’en haut).

Hugh !

Au bout de 200 km, en entrant dans la « Communauté de Madrid », ça monte dur vers le col de Somosierra (1440m), passage obligé vers la capitale

Al cabo de 200km, al entrar en la Comunidad de Madrid, la carretera sube mucho hacia el puerto de Somosierra (1440m), camino obligatorio hacia la capital.

Au début ça ressemble à quelque chose comme ça :

Al principio se parece más o menos a esto:

norte4Eh bien cette fois-ci on avait décidé de ne pas aller à Madrid mais de rentrer dans le paysage qu’on a l’habitude de voir depuis la route.

Pues esta vez habíamos decidido no ir a Madrid sino adentrarnos en el paisaje que se suele ver desde la carretera.

La chaîne montagneuse (la sierra de Guadarrama) qui barre l’entrée à la capitale culmine à 2400 m.

La Sierra de Guadarrama que impide el paso a la capital culmina a 2400m.

Il y a donc des stations de ski :

Así pues hay estaciones de esquí:

norte5et de moins en moins de neiges éternelles (réchauffement climatique : jusque là tout va bien ?) :

y cada vez menos nieve eterna (calentamiento global : ¿hasta aquí, todo bien?)

norte6Et le truc incroyable c’est que, depuis en-haut, regardez bien à droite dans la partie haute de la photo ci-dessous, on distingue à 50 km (cliquez sur la photo si vous voulez l’agrandir) :

Y la cosa incríble es que, desde arriba, mira bien arriba a la derecha de la foto siguiente, se divisa a 50km (haz clic sobre la foto si quieres agrandarla):

norte7les gratte-ciels de Madrid !

¡los rascacielos de Madrid!

norte8On habitait au pied de la sierra, une petite commune du nom de Manzanares el Real, près de la prison qui se spécialise petit à petit dans les VIP : Soto del Real.
D’où le slogan:

Vivíamos al pie de la sierra, en un municipio llamado Manzanares el Real, cerca de la cárcel que se va especializando en los VIP:Soto del Real. El mismo Soto del real del eslogan :

« Rajoy [chef du gouvernement/jefe del gobierno] y Cospedal [porte parole du parti au pouvoir/portavoz del parti en el poder] a Soto del Real ».

Ça rime !

¡Rima!

Comme quoi la poésie espagnole sait évoquer en peu de vers une douce espérance.

Ya se ve que la poesía española sabe evocar en pocos versos una suave esperanza.

Au pied de la montagne donc :

Al pie de las montañas pues:

 norte9 avec un faux château fort pas du tout moyenâgeux, reconstruit je ne sais combien de fois :

con un castillo fuerte nada medievo, reconstruido no sé cuantas veces:

norte10devant un réservoir de barrage :

delante de un embalse:

norte11Il y a  21 barrages dans la petite « Comunidad » de Madrid qui est, de loin, la plus petite Région administrative de l’État espagnol.

Hay 21 embalses en la pequeña Comunidad de Madrid que es, con mucho, la más pequeña región administrativa del estado español.

Il y en a des petits, des immenses, des hauts, des bas, des anciens (depuis le XIX° siècle), des nouveaux. Tout ce liquide sert à fournir en eau potable les madrilènes. Mais il faut dire aussi que le dictateur Franco (mort en 1975) adorait pêcher et les mauvaises langues affirment que c’était la vraie raison de tant de barrages. Si quelqu’un.e trouve une confirmation à cette rumeur probable, il/elle peut laisser un commentaire en fin d’article.

Los hay pequeños, inmensos, arriba, abajo, antiguos (desde el siglo XIX) y nuevos. Todo este líquido sirve para abastecer en agua potable a los madrileños. Pero hay que añadir que al dictador Franco (muerto en 1975) le encantaba pescar y las cotorras afirman que es la razón verdadera de tantos embalses. Si alguien encuentra una confirmación a este rumor, puede dejar un « comentario » al final del artículo.

Pour le coup, il y a du spectacle !

Así que cosas espectaculares, sí que hay.

norte12Et les petits bâteaux qui vont sur l’eau..

¿Y los barquitos que van por el agua…

norte13ont-ils des ailes ?

tienen alas?

norte14Les barrages ça sert aussi à prendre le frais. Tous les soirs, au soleil déclinant, la population de Manzanares el Real vient flâner sur la route sans intérêt et sans issue qui borde le plan d’eau.

Los embalses sirven también para refrescarse. Cada noche, cuando se va poniendo el sol, la población de Manzanares el real va a caminar en la carretera sin interés ni salida que linda el estanque.

Et il y a un monde fou !

¡Hay una peña de gente!

norte15C’est une des sociabilités du pays (invisibles depuis les sites touristiques) qui offre l’avantage à chacun.e de n’être jamais seul (important, surtout en temps de crise) mais ça étouffe toute possibilité d’intimité.

Es una de las sociabilidades del país (invisible desde los sitios turísticos) que ofrece la ventaja a cada cual de no estar sol@ nunca (importante sobre todo en época de crisis) pero ahoga toda posibilidad de intimidad.

Est-ce que quelqu’un.e pourrait me dire pourquoi il y a tant de chiens ici : effet de mode ? Existence de maisons individuelles ? Vous pouvez me laisser un commentaire en fin d’article…

¿Alguién podría decirme porque hay tantos chuchos aquí? ¿Producto de una nueva moda? ¿Existencia de muchas casas unifamiliares? Puedes dejarme un « comentario » al final del artículo…

Vu les températures suffoquantes de Madrid (38-40° en été en général), le grand sport des gens qui travaillent à Madrid c’est aussi de chercher la fraîcheur.

Visto las temperaturas sofocantes de  Madrid (38-40° en general en verano), el deporte de la gente que trabaja en Madrid también es buscar el frescor.

Il y a celles et ceux qui ont les moyens et qui s’offrent de grosses baraques le long des torrents de montagne à seulement 50 km de la capitale. C’est un signe de richesse très important dans un pays où l’immense majorité des habitant.e.s vit en appartement.

L@s que tienen medios económicos se pagan una morada enorme a orillas de los torrentes de montaña a solo 50km de la capital. Es una señal de riqueza muy importante en un país donde la mayoría de la población vive en un piso.

norte16 Et il y a celles et ceux, beaucoup plus nombreux/euses, qui s’offrent un bain glacé et gratuit … au pied des grosses baraques. On trouve ainsi au bord des torrents – jusque là où peuvent arriver les voitures – un monde dingue le week end

Y están tod@s l@s que, mucho más numerosos, que se otorgan un baño helado y gratuito… al pie de las moradas enormes. Se encuentra a orillas de los torrente, hasta donde pueden llegar los coches, a muchísima gente el fin de semana.

Des gens qui n’ont pas pu partir loin de la moiteur de Madrid : beaucoup d’immigré.e.s latinos, des gitan.ne.s, des jeunes pas encore intégré.e.s au marché du travail (57,2% de la population active de moins de 25 ans est au chômage, 35.92% de moins de 29 ans).
Des « gens de peu » en général.

Gente que no pudo escapar del tufo de Madrid:much@s emigrantes latinoamerican@s, gitan@s, jóvenes todavía no integrad@s en el mercado laboral (57,2% de la población activa menor de 25 años está en paro, 35.92% entre los menores de 29 años).

Gente « de poco », según la expresión de un sociólogo francés para describir con empatía a la gente que tiene poco, que aspira a poco y que se las apaña con poco.

Je me demande : maintenant que l’État espagnol est en train malheureusement de redevenir un pays d’émigration (beaucoup de jeunes, surtout diplômé.e.s, émigrent), on entend toujours autant l’insulte « sudaca » pour parler des immigré.e.s latinoaméricain.ne.s ?

Me pregunto:ahora que el estado español desgraciadamente vuelve a ser país de imigración (fuga de los jóvenes, sobre todo con estudios,que  imigran), ¿se sigue oyendo tanto el insulto « sudaca » al hablar de l@s emigrantes latinoamerican@s?

Bref, ça fait beaucoup de monde.

Total: las orillas son abarrotadas

Bien sûr :

Claro está:

 norte17« Mairie de Manzanares el Real. Il est interdit de se baigner dans la rivière pour des raisons de sécurité et de santé publique » et « s’il vous plaît, faites attention à la propreté et évitez les bruits excessifs ».

Mais bon :

Pero bueno:

norte18Il suffit de monter un chouia, là où ne vont plus les voitures, pour se retrouver seul en montagne. Et là !

Con tal de subir un poquito, donde no van los coches, para encontrarse solo en medio del monte. Y en este caso:

Le son c’est ça :

El sonido es éste:

On y trouve nombre de « trous de verdure où chante une rivière »

Se encuentran numerosos « claros del bosque donde canta un río »

norte22décrits (définitivement ?) par Arthur Rimbaud dans « Le dormeur du Val ».

descritos (¿definitivamente?) por Arthur Rimbaud en « el durmiente del valle »

Petit rappel au moins pour sa musique, coulante et inquiétante :

Recuerdo rápido sea por su música, líquida e inquietante:

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

 

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Es un claro del bosque donde canta un río
Cuelgan alocadamente de las hierbas harapos
De plata; donde el sol de la altiva montaña
Luce: es un pequeño valle espumoso de luz.
Un soldado, joven, boquiabierto, cabeza desnuda
La nuca bañada en el frescor azul,
Duerme; está tumbado en la hierba, bajo el cielo,
Pálido en su verde lecho donde llueve la luz.
Los pies en los gladiolos, duerme. Sonriendo como
sonreiría un niño enfermo, se echa un sueño:
Naturaleza, mécelo cálidamente: tiene frío.
Ya no le estremecen los perfumes;
Duerme en el sol, la mano sobre el pecho,
Tranquilo. Tiene dos agujeros rojos en el costado derecho.

Nous avons aussi constaté que nous n’étions pas les seuls à avoir remarqué que de ces montagnes se dégageait un côté Brokeback Mountain  du Wyoming lointain.

Constatamos también que no éramos los únicos en notar que del monte se desprendía una apariencia de Brokeback Moutain del Wyoming lejano.

norte23Vous pouvez agrandir ces deux photos en cliquant dessus

Puedes agrandar estas dos fotos haciendo clic en ellas

norte24Certains, en effet, ont visiblement et discrètement fait le constat que le mariage pour tou.te.s (légal depuis 2005 dans l’État espagnol) ne signifie pas encore le respect pour tou.te.s.

Algunos, en efecto, visiblemente et discretamente llegaron a la conclusión que el matrimonio para tod@s (legal desde 2005 en el estado español) no significa todavía el respeto para tod@s.

Pour notre part nous avons profité de nos vacances, de façon systématique et sans exception, quelque soit le lieu, pour consacrer un moment intense et prolongé à l’observation attentive et continue, après chaque repas du midi, de la canopée:

Nosotros aprovechamos la ocasión de estas vacaciones, de forma sistemática y sin excepción, cualquier sea el lugar, para dedicar un rato intenso y prolongado a la observación atenta y continua, después de cada almuerzo, de la canopea:

norte25Une des montagnes qu’on a préférée c’est celle de la « Pedriza » sur la commune de Manzanares el Real. En marchant on y croise bien trop de hasards…

Una de las montañas que preferimos fue la de « La Pedriza » en el municipio de Manzanares el real. Andando nos topamos con demasiados azares…

norte26trop de choses inexplicables

demasiadas cosas inexplicables

norte27trop de hasards pour que ce soit le hasard

demasiados azares para que sea el azar

norte28tant de probabilités infimes réunies

tantas probabilidades ínfimas reunidas

norte29que les croyances se réveillent.

que se despiertan las creencias.

Trop de signes sur terre comme au ciel…

Demasiadas señales en la tierra como en el cielo…

 norte30 norte31 norte32pour que notre imagination ne s’emballe pas :

para que nuestra imaginació no se dispare:

norte33Une imagination culturelle mais aussi animale, tellurique, originelle.

Una imaginación cultural pero también animal, telúrica, original.

norte34D’ailleurs, face à ces signes :

Dicho sea de paso, ante aquellas señales :

norte35certains cherchent encore :

algunos siguen buscando:

norte36(kishio Suga, Punta della Dogana, Venise, août 2013)

(kishio Suga, Punta della Dogana, Venecia, agosto del 2013)

Bref.

En resumen.

Plus le capitalisme ruine notre vie professionnelle, mieux on profite des vacances.

Cuanto más arruina el capitalismo a nuestra vida laboral, mejor disfrutamos de las vacaciones.

La suite ICI

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3 reflexions sur “Au nord- en el norte – de Madrid (1/2)

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