Art contemporain à – Arte contemporáneo en – Melle (1/3)

C’est un village péri-urbain, comme disent les géographes, c’est à dire qu’il se trouve en pleine campagne mais la majorité de ses habitant.e.s travaillent en ville et ont les caractéristiques des urbain.e.s. Par exemple ils et elles ont besoin de mettre des étiquettes partout, rien n’existe si ce n’est pas écrit. Les parcs ont des explications pour tout et l’écologie existe d’abord et surtout parce qu’elle s’écrit :

Es un pueblo periurbano, como dicen los geógrafos, a saber que es el campo raso pero la mayoría de lxs habitantes trabajan en la ciudad y tienen las características de lxs urbanxs. Por ejemplo necesitan poner etiquetas en todo, nada existe si no está escrito. Los parques tienen explicaciones para todo y la ecología existe primero y ante todo porque se escribe:

melle2Les maisons sont souvent d’anciennes fermes qui furent reconverties par les péri-urbain.e.s en habitat très différent bien qu’avec un quelque chose de champêtre.

Las casas a menudo son antiguas granjas que se convirtieron con lxs periurbanxs en una vivienda muy distinta aunque con un algo campestre

melle3Les pierres des murs sont d’avant mais la plus-value du travail de fabrication du mur est actuelle :

Las piedras de los tabiques y de las paredes son de antes pero la plusvalía del trabajo de fabricación de éstos es actual:

melle4Ici les prés et les terrains vagues ont des murs et des bancs et des poubelles et un panneau qui indique que ceci est un parc (et pas un pré ou un terrain vague ou que « ceci n’est pas une pipe ») :

Aquí los prados y los solares tienen tabiques y bancos y basuras y un cartel que indica que esto es un parque (y no un prado ni un solar y que « esto no es una pipa »):

melle5Même les orties ont leur étiquette !

¡Hasta las ortigas tienen etiqueta!

melle6Malgré son aspect un peu trop propret et d’une négligence toute contrôlée, le village a un charme bucolique :

A pesar de este aspecto demasiado limpito y con dejadez super estudiada, el pueblo tiene su encanto bucólico:

melle7De la grâce devant la mairie :

su gracia ante el ayuntamiento:

melle8de beaux vestiges du passé :

sus vestigios del pasado:

melle9Ce que je préfère des vestiges c’est l’église de Saint Hilaire mais je n’avais plus assez de batterie dans mon appareil et je n’ai pas trouvé de belles photos sur internet…

Lo que más me gusta de los vestigios es la iglesia de Santo Hilario pero ya no tenía batería en la cámara y no encontré fotos bonitas en internet…

Comment est-il possible qu’un si petit village ait un festival d’art si important ?

¿Cómo es posible que un pueblo tan pequeño tenga una muestra de arte tan importante?

C’est le fief de Ségolène Royal, encore présidente de la Région.

Es la patria de Ségolène Royal, una baronesa socialista que se presentó a las elecciones para presidente en el 2007 (perdió en la segunda vuelta contra Sarkozy), que fue mujer del actual presidente de la república F. Hollande y que sigue siendo la presidenta de la Región Poitou Charentes donde vivo yo.

Ça c’est pour situer l’ambiance qui éclaire certaines oeuvres visitées.

Esto es para situar el ambiente que explican algunas obras visitadas.

La biennale d’art contemporain

La bienal de arte contemporáneo.

 

Cette année le thème retenu est « être humain et le savoir ensemble » ce qui ne veut pas dire grand chose mais

Este año el lema es « ser humano y saberlo juntos » lo que no significa gran cosa pero

melle10« estar sorprendido es una felicidad »

cela offre plusieurs avantages :

– on dirait de la philo et la « populace » ne s’avisera pas de protester en se plaçant sur ce terrain glissant des mots qui ne sont pas les siens ;

– celles et ceux qui cherchent des idées préfabriquées,ventriloques, pour les répéter comme si elles étaient d’eux/elles, ont l’impression de découvrir une vérité que les autres ignorent, qui les positionnent au-dessus des autres et qui offre aussi l’avantage de ne gêner personne ni de les exposer au débat.

tiene varias ventajas :

– suena a filosofía y el « populacho » no se atreverá a protestar en este terreno resbaladizo de las palabras que no son suyas;

– lxs que buscan ideas prefabricadas, ventrílocuas, para repetirlas como si fueran suyas, tienen la impresión de descubrir una verdad que los demás desconocen, que le alzan a otra categoría y que ofrece también la ventaja de no molestar a nadie ni exponerles a debates.

Par exemple

Por ejemplo

L’oeuvre ci-dessous de Alfredo Jaar se présente comme « art engagé ». Il met sous 3 ensembles de spots 3 photos très petites de 3 femmes célèbres persécutées dans leur pays :

La obra abajo de Alfredo Jaar se presenta como « art engagé » (arte comprometido) cuando pone bajo 3 grupos de focos a 3 fotos muy pequeñas de 3 mujeres famosas perseguidas en su país:

melle11Je vois bien l’aspect symbolique et le sens de la mise en scène. Mais où est l’aspect artistique ? L’intention esthétique ?

Bien leo el aspecto simbólico y los sentidos de la muestra. Pero ¿dónde está el aspecto artístico? ¿La intención estética?

Ça me fait autant d’effet que l’esthétique explicite ci-dessous :

A mí me suena a esa estética explícita:

melle12qui n’a pas de valeur artistique.

que no tiene valor artístico.

Autre aspect « engagé » de la biennale  c’est cette oeuvre d’il y a deux ans qui se donne à voir sur le marché couvert (cf à droite de la photo) :

Otro aspecto « comprometido » de la bienal es esta obra de hace dos años que sigue en el edificio del mercado (la foto grande a la derecha):

melle14L’artiste, Igor Grubic, désire donner de l’importance, de la grandeur, des ailes aux mineurs réels en grève en 2000 en Serbie. A cette époque-là et dans ce pays cela représentait un engagement réel de l’artiste. Son oeuvre avait du sens pour la population.

El artista, Igor Grubic, prentende darle categoría, empaque, valorizar, darle alas a los mineros de verdad, en huelga en el 2000 en Serbia. En aquella época y en el país la obra representaba un compromiso real del artista. Su obra cobraba sentido entre la población.

melle15Par contre, la même expo dans notre pays acquiert un autre sens. Ici la gauche majoritaire (Ségolène Royal en tête), le sociallibéralisme, ne cesse de réduire le prolétariat (elles et ceux qui ne vivent que de leur travail) au cliché  d’une classe ouvrière au bleu de travail sale pour signifier que la lutte des classes n’existe pas, que c’est un catégorie de pensée dépassée.

Ahora bien. La misma exposición en nuestro país cobra otro sentido. Aquí la izquierda mayoritaria, el social-liberalismo, no deja de reducir al proletariado (l@s que viven únicamente de su trabajo) al cliché de una clase obrera de mono sucio para significar que la lucha de clases no existe, que es modo de pensar anticuado.

Ça rassure le/la petit.e bourgeois.e qui aimerait tant faire partie des privilégié.e.s. Pauvre de lui. Pauvre d’elle. Que d’efforts continus pour nier son expérience personnelle qui lui rappelle – la réalité est mauvaise fille ! –  qu’il/elle n’est qu’une merde. Je renvoie à ce texte de García Márquez « Pas de lettre pour le colonel » : Le colonel attend depuis de nombreuses années une pension du gouvernement pour avoir servi le pays contre les révolutionnaires. Ainsi tous les vendredis, vêtu de son costume, il se rend sur le quai pour attendre le courrier, mais invariablement, il ne reçoit aucune lettre. Il rentre alors chez lui où sa femme lui demande, comme un rituel, ce qu’ils vont manger. Les derniers mots de la nouvelle sont, après que sa femme lui demande pour la enième fois ce qu’ils vont manger (traduction aproximative) :

« le colonel eut besoin de 65 ans – les 65 ans de sa vie, minute après minute – pour arriver à cet instant. Il se sentit pur, explicite, invincible au moment de répondre :

« le colonel eut besoin de 65 ans – les 65 ans de sa vie, minute après minute – pour arriver à cet instant. Il se sentit pur, explicite, invincible au moment de répondre :

– de la merde. »

Esto le tranquiliza al/ a la pequeñx burgués.a a quien le gustaría tanto formar parte de lxs privilegiadxs. Pobre de él. Pobre de ella. ¡Cuántos esfuerzos para negar su experiencia personal que le recuerda – realidad traicionera – que él/ella no es más que un.a mierda. Remito a aquella novela de García Márquez, « El coronel no tiene quien le escriba » y a su final invencible.

Tout ça c’est pour les critiques négatives. Dans la deuxième partie je présente les nombreuses oeuvres qui m’ont plu.

Eso es para las criticas negativas. En la segunda parte vienen las cosas que me encantaron que fueron muchas.

Une réflexion au sujet de “Art contemporain à – Arte contemporáneo en – Melle (1/3)

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